Bordeaux, c’est la ville où je suis née et ai grandi. C’est aussi la ville où j’ai fait mes études, rencontré mon mari et donné naissance à mes enfants. Une ville de coeur. Pourtant, il y a quelques jours, j’ai tout plaqué: maison, école, habitudes. J’ai monté chien, enfants, mari dans la voiture, pris quelques valises et beaucoup de cartons… et on est parti! On a laissé la belle endormie derrière nous! Un départ décidé en quelques jours et que, jusqu’à il y a peu, nous n’avions jamais envisagé. Mais, alors pourquoi être partis, pourquoi quitter Bordeaux sur un coup de tête?
Bordeaux, ma ville
Je suis bordelaise! Et j’en suis fière! Même si les bordelais n’ont pas toujours bonne réputation… Il parait que nous sommes des bourgeois un brin coincés. En fait, je te dirais que nous ne sommes pas tous comme ça, et qu’on gagne surtout à être connus. Je suis donc bordelaise… non pas parce que c’est inscrit sur ma carte d’identité mais bien parce que je me suis toujours sentie chez moi dans cette grande ville en bord de fleuve.
Bordeaux, je l’aime. J’aime prendre le tram, marcher sur le pont de pierre, me balader sur les quais, visiter les expos de Cap Sciences, croquer une pomme d’amour et rire aux éclats lorsque la Foire aux Plaisirs installe ses manèges un peu fous sur la Place des Quinconces, faire du shopping rue Sainte Catherine, me souvenir de nos folles soirées sur les quais (ah! la bonne époque!) et manger des cannelés!
Et puis, j’aime ma maison. Une maison que j’ai connue petite et dont j’ai hérité de mes grands-parents lorsque j’avais à peine une vingtaine d’années. Une maison que nous avons transformée, années après années, y ajoutant une chambre lorsque le besoin s’en faisait sentir, y installant mon atelier où j’ai passé tant d’heures. Une maison où finalement, on se sentait bien, où on se sentait chez nous.
Confinement, le déclic pour quitter Bordeaux
Pourtant, je suis partie. Nous sommes partis car je n’ai pas été la seule à prendre cette lourde décision: cela a été un choix de famille!
Les embouteillages bordelais et les travaux incessants rendant la ville aussi peu praticable que le labyrinthe de Dédale avaient déjà bien commencé à nous user. La sensation d’être tous les uns sur les autres, de ne pas voir le ciel perdu dans les hauts bâtiments de pierre, de manquer de verdure et d’air se faisait chaque semaine plus présente. Chaque week-end, nous fuyons déjà la ville pour le bassin d’Arcachon et le Cap Ferret tout proche, à la recherche de cet air pur qui nous faisait tant défaut.
Et puis, cette maison que nous aimons tant avait un seul petit défaut… mais un défaut de taille: il lui manque un jardin ou un extérieur. Longtemps, j’avais imaginé installer sur le toit une terrasse ou une tropézienne. Un rêve un peu fou, bien vite abandonné tant le budget était élevé et les travaux colossaux! Tant pis, cela ne se ferait pas… nous nous sommes résignés.
Et puis, en mars dernier, il y a un an tout juste, le confinement est arrivé, nous enfermant dans notre maison sans jardin dans laquelle on peinait à voir le ciel, nous privant des seuls instants de plein air que nous offraient nos escapades sur le Bassin d’Arcachon, loin du tourbillon de bruits et, parfois, d’odeurs du centre-ville. Chaque petit détail qui nous irritait doucement jusque là est devenu une montagne insurmontable. On avait littéralement l’impression d’étouffer.
Notre nouveau chez nous
Une fois la libération venue, nous nous sommes précipités dans notre (toute) petite maison à Arès, notre point de chute lorsque nous venons sur le Bassin d’Arcachon… parfaite pour les week-ends et les vacances mais beaucoup moins sur le long terme. Pourtant, c’est là que nous avons repris notre souffle après ces longues semaines en apnée! Nous avons d’ailleurs eu beaucoup de mal à retourner sur Bordeaux lorsque la rentrée fut venue. Dès le début d’été 2020, nous avons compris que Bordeaux et nous, c’était fini! Nous allions quitter Bordeaux définitivement!
Mais, où poser nos valises? La réponse nous a paru évidente: le Bassin d’Arcachon qui nous avait ouvert ses portes de si nombreuses fois serait à présent notre port d’attache… et c’est à Lège-Cap-Ferret que nous avons décidé d’écrire une nouvelle page de notre livre! Mais, ça c’est une autre histoire… que je te raconterais bientôt!
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Les photos d’illustration de cet article ont toutes été prises le dernier jour dans notre maison bordelaise qui a abrité tant de bonheurs. Une manière pour moi de rendre hommage à cette maison que j’aimais tant et que j’aimerais toujours! Je fais partie d’elle comme elle fait partie de moi! Merci d’avoir abrité nos moments de joie et d’avoir été notre cocoon lorsque la vie se faisait plus dure.
Et toi, as-tu déjà déménagé pour changer de vie?
Le confinement t’a t’il donner des envies de changement?
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