C’était un samedi après-midi. Profitant des derniers rayons de soleil d’un été timide, et avec une furieuse envie de dépaysement nous sommes allés nous promener aux Prés Salés. Situés entre le port ostréicole d’Arès et Claouey, on trouve les 350 hectares qui composent la réserve naturelle du Bassin d’Arcachon.
Nous abandonnons notre voiture à l’entrée de Claouey et après une courte marche en forêt, le paysage change radicalement. C’est une immense plaine aux couleurs ocres qui s’étend devant nous. Elle est parsemée ici et là de quelques arbres secs. Les hautes herbes parfois vertes, le plus souvent roussies, lui donnent un air de savane. Seule la rivière qui traverse cette steppe nous rappelle que nous sommes toujours sur le Bassin d’Arcachon.
Mais ce qui frappe le plus, c’est le silence! Il règne sur les Prés Salés un calme presque surréaliste. Les cigales se sont tues, les piverts ne frappent plus frénétiquement sur l’écorce des pins. La quiétude s’empare de nous. Et c’est bien ce que nous sommes venus chercher ici.
Nous avançons lentement, savourant la sensation étrange et relaxante d’être seuls au monde. Seuls, ou presque… Les oiseaux sont là, pas très loin et il nous suffit d’être un peu attentifs au feuillage qui bouge pour les apercevoir. Les poissons font frémir la surface de l’eau et les lézards n’hésitent pas à nous couper la route!
Nous franchissons le pont de bois. Et de nouveau nous nous perdons entre les arbres touffus. Presque arrivés au port ostréicole, nous décidons de faire demi-tour. Il est temps pour nous de retrouver notre voiture et la civilisation. Les petites jambes ont déjà bien marché. Mais, que cette coupure hors du temps dans les Prés Salés a été agréable et bénéfique sur les corps et les esprits…